Séminaire

Morphologies et dynamiques qualitatives

Organisateur : Isabel Marcos Université Nouvelle de Lisbonne & Clément Morier Lyon 3 – Université Jean Moulin
Lieu : ISHP-Université Paris Diderot-Bâtiment des Grands Moulins de Paris, 8e étage - salle 888C
INFORMATION ET CONTACT : interdisciplinarites.thom@fcsh.unl.pt

SÉMINAIRE MENSUEL A PARIS ET ONLINE

Morphologies et dynamiques qualitatives : un projet interdisciplinaire
Connaissance des formes | Formes de la connaissance

Description:

Il s’agit d’organiser un espace de réflexion (séminaire mensuel 2017-2018 | congrès Octobre 2018) en établissant une culture interdisciplinaire à partir de l’œuvre de René Thom. L’interrogation au foyer du projet est la suivante : quelles sont les questions que Thom nous a transmises, et qu’il nous a induit à soulever dans nos domaines ? La rencontre de Thom, ou de sa pensée, ne laisse pas indifférent, nous semble-t-il. A quelles questions, en terme de science fondamentale, Thom nous a t-il confronté dans nos domaines respectifs ? Qu’est-ce que ses découvertes venaient remettre en question ou critiquer comme allant de soi dans nos disciplines ? Cette première année de séminaire a pour but d’être une année d’introduction, afin de délimiter plus précisément quels sont les concepts clés et moteurs d’une interdisciplinarité depuis l’axe morphologique. Pouvons-nous discerner des critères, voir une axiomatique, qui nous conduisent à définir les particularités d’une pensée morphologique ?

Programme de l’année sur le site: https://www.actuality-renethom.com

Le séminaire mensuel aura lieu de novembre 2017 à juillet 2018, le vendredi une fois par mois de 16h à 19h

Pour assister et participer au séminaire ONLINE:

Séances

15 DéC..
2017
16h - 19h

Linguistique, sémiotique et cognition

Intervenants: Per Aage Brandt (Université de Case | USA) Wolfgang Wildgen (Université de Brême | Allemagne)

Per Aage Brandt

Sémantique modale et topologie catastrophiste

En linguistique et en sémiotique, la sémantique de la modalité (pouvoir-faire, devoir-faire, etc.) est un champ mal compris et même quelquefois déclaré indéfinissable. Qu’il s’agisse des valeurs épistémiques, déontiques, aléthiques ou performatives, on n’arrivait pas à comprendre comment s’établissait la continuité entre ces formes et la transition entre ces valeurs. Une première schématisation chorématique de certaines d’entre elles m’avait préparé à chercher ailleurs que dans la logique modale des modèles dynamiques, et la pensée morpho-dynamique de René Thom, que mon ami Wolfgang Wildgen (linguiste de l’université de Brême) était déjà en train d’explorer, d’abord dans les domaines de la syntaxe et de la narrativité, et qu’il expliquait dans ses articles, m’a alors offert le moyen de reformuler la problématique et d’esquisser une sémiotique dynamique sur cette base. La charpente modale du sens (thèse d’État 1987, publ. 1992) en fut le résultat, après quelques années. Je vais ici en exposer les principes de base et certains développements subséquents. Ensuite, je proposerai quelques observations sur l’interprétation des topologies catastrophistes utilisées en sémantique ; j’ai observé au moins trois manières incompatibles de modéliser dans ce domaine et voudrais profiter de l’occasion pour les discuter avec M. Wildgen, puisque nous aurons l’honneur de sa présence, et avec la communauté présente. Finalement, j’aimerais ouvrir une perspective sémio-cognitive sur le rôle des topologies et de leurs diagrammes dans la cognition schématisante et la pensée en général, qu’elle soit pratique ou théorique. On retrouvera sur ce point, je crois, une certaine phénoménologie thomienne.

Wolfgang Wildgen

Une entreprise audacieuse: Appliquer la théorie des catastrophes en sémiotique

Dans ma contribution au séminaire, je donne un aperçu de l’évolution des applications de la TC (théorie des catastrophes) en sémiotique et plus spécifiquement en linguistique. La première partie décrit le contexte historique (et contemporain) des applications de la TC en linguistique et en sémiotique, et les théories rivales et annexes (la grammaire générative et cognitive ; les modèles dynamiques comme la théorie du chaos, la géométrie fractale, les structures dissipatives et la « synergétique »). La deuxième partie présente en détail l’utilisation de la catastrophe élémentaire appelée la « fronce » (cusp) en sémantique catastrophiste, et plus particulièrement les élaborations et corrections effectuées dans ma thèse et dans mes travaux publiés de 1981 à 1999. Cela inclut aussi les problèmes non résolus de cette approche. La troisième partie résume la théorie des saillances et prégnances de Thom (par exemple dans Thom, 1988) et ses conséquences pour un concept plus général de signification et de sémantique (naturalisée et évolutionnaire). Enfin, la dernière partie discute la pertinence de ce type de mathématisation (topologique et dynamique) en sémiotique / linguistique et son potentiel pour une théorie du signe dans l’avenir.