Équipes de recherche : SPHERE

Le domaine de recherche du laboratoire SPHère(UMR 7219) se situe à la rencontre des sciences, de la philosophie et de l’histoire. Son but le plus général est de contribuer à la compréhension des formes de l’activité rationnelle, dans une acception large de ce qui, au cours des époques et selon les aires culturelles, a pu être conçu comme tel.
Tout en favorisant les échanges entre histoire des sciences et philosophie des sciences, ainsi qu’entre histoire des sciences et histoire de la philosophie, SPHère tient cependant à respecter leurs contenus disciplinaires et leurs méthodes propres. Nous souhaitons simplement intégrer ces disciplines, souvent cultivées séparément, dans un dispositif interactif prenant en compte les différentes approches : épistémologique, philosophiques, historiques, linguistiques, sociologiques, ou anthropologiques.
L’étude des activités scientifiques, tout comme celle des théories philosophiques du passé, implique une analyse attentive des traces de l’activité rationnelle, et tout particulièrement des sources. Ces sources, philosophiques ou scientifiques, demandent souvent à être établies. C’est de façon très aiguë le cas des sources anciennes et médiévales (sumériennes, akkadiennes, grecques, latines, arabes, hébraïques, chinoises, sanskrites, persanes…). À ce titre, SPHère accorde une importance primordiale à la dimension philologique de l’histoire des sciences et de l’histoire de la philosophie.
La science est un phénomène mondial et multiforme. Une certaine idée de la rigueur historique a parfois favorisé des recherches trop localisées dans l’espace et dans le temps ; elle a construit des cloisons artificielles entre différentes cultures et époques. Une de nos ambitions est d’éviter ces cloisons. Nous nous efforçons de concevoir et de développer une histoire générale des sciences, en appréhendant leurs modes variés de production, de réception, d’institutionnalisation et d’exploitation. Nous sommes en particulier convaincus que l’étude des diverses circulations de savoirs depuis l’antiquité et le moyen âge, sur l’ensemble de la planète, éclaire la question de la constitution de la science moderne.