Au cours de ces quarante dernières années, on a vu se multiplier et s’accélérer dans les sciences du vivant des découvertes considérables et dont les conséquences de tous ordres entrent aujourd’hui dans des programmes d’action. L’exemple le plus représentatif est celui de la génétique. Longtemps simple science d’observation de la transmission des caractères, elle est devenue une science d’intervention sur le végétal et l’animal d’abord puis dans les champs de la biologie et de la médecine. Et ce que l’on tenait pour progrès est ébranlé par le retour en force des vieux démons qui sont paradoxalement réveillés par l’imagination biotechnologique. Ne risque-t-on pas d’entrer dans l’ère d’un bio-pouvoir où l’on serait en mesure de purifier, de modifier, de fabriquer et d’industrialiser le vivant humain ? Tout se passe alors comme si la vulgarisation du discours scientifique empruntait le mode de la fiction dont la source réside dans des mythologies qui ne sont plus reconnues comme telles. Il ne fait pourtant pas de doute que les avancées de la biologie sollicitent dans notre pensée des changements de point de vue sur la vie et le vivant ainsi que des transformations de notre conception de l’évolution. De telles transformations intervenant dans la théorie du vivant sollicitent inévitablement la mise en œuvre d’une réflexion philosophique, anthropologique et politique. Les progrès dans les sciences du vivant appelleraient plutôt des recherches dans les sciences de l’homme qui aient vocation d’exploiter leur propre héritage d’observation et d’analyse critique ainsi que d’augmenter la connaissance des complexités singulières là où ne peuvent valablement venir les découvertes de la biologie. La clinique du symptôme et des processus psychiques, l’étude des lignées et des champs symboliques, le renouvellement du discours juridique, sont, parmi d’autres, des objectifs qui orientent les recherches des sciences de l’homme et de la société. Dans ces conditions, le Centre d’études du vivant se donnera autant que possible les moyens, – sous forme de séminaires, de journées scientifiques, de colloques, de forum – pour contribuer à une réflexion informée et continue.
Les activités du Centre d’études du vivant et ses publications
1.- Séminaires de recherches En moyenne, une dizaine de séminaires sont proposés, certains avec la collaboration avec le Centre Georges Canguilhem, l’Institut Jacques-Monod, l’Université Paris I, Ecole normale supérieure…
2.- Forum Diderot Quatre par an, en collaboration avec l’Association Diderot et les Presses universitaires de France qui en assurent la publication dans la collection « Forum Diderot »
3.- Journées scientifiques Organisées en collaboration avec le Laboratoire de recherche de la maternité Port-Royal en psychopathologie de la périnatalité
4) Colloques Un par an organisé avec l’équipe REHSEIS (CNRS), l’Association Diderot, l’Ecole normale supérieure, le Collège international de philosophie, l’Académie des Sciences…